dimanche 30 décembre 2012

Pourquoi ?


Oui, pourquoi ? C'est LA question rituelle qui reviendra bien des fois aux oreilles du candidat à l'immigration, avant et après son départ.
Question légitime, sans doute. Qu'on peut agrémenter au choix par : "pour faire quoi ?", "pourquoi à [entrer la destination choisie] ?", sans oublier les arguments liés au degré de chauvinitude de l'interlocuteur concernant la qualité de vie française, le système de protection sociale ou même la gastronomie. Ce qui mène fatalement au revers supposé des dits arguments, soit pêle-mêle et concernant le Canada/Québec, l'ultra-consumérisme, le climat himalayen et la bouffe sensément infecte.
Des idées souvent un brin outrancières, mais qui additionnées au fait de s'en aller pour une durée indéfinie en laissant famille, amis, boulot et cie derrière soit, appellent quand même bien une réponse, ou un début de réponse à défaut.
Parce que des raisons de s'en aller tenter quelque chose ailleurs, il y en a surement autant que d'immigrants, et que ces même raisons peuvent elles-même évoluer avec le temps, et sont finalement souvent peu évidentes à formuler... Partagé entre pas mal d'explications  plus ou moins obscures, j'ai moi même un peu de mal à répondre clairement à la dite question, si ce n'est par un "et pourquoi pas ?" pas si loin de la vérité.
S'en aller voir comment ça marche (ou pas) ailleurs, découvrir, essayer, expérimenter, respirer autre chose, se perdre dans des endroits inconnus...et pourquoi pas ?
Mais le mieux est peut être encore de laisser la parole a d'autres qui ont bien mieux exprimé cette envie de voir ailleurs si j'y suis :

"Dans 20 ans, tu seras plus déçu par les choses que tu n'auras pas faites que par celles que tu auras faites. Alors largue les amarres, sors du port, attrape les alizés dans tes voiles. Explore. Rêve. Découvre".
Mark Twain

et aussi, surtout, Henry David Thoreau, auteur de l'indispensable "Walden ou la vie dans les bois" (1854) :

"[...] je voulais vivre suivant mûre réflexion, n’affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu’elle avait à enseigner, non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n’avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, la vie est si chère ; plus que ne voulais pratiquer la résignation, s’il n’était tout à fait nécessaire. Ce qu’il me fallait, c’était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, la réduire à sa plus simple expression […]"

Je ne sais pas encore exactement tous ce qu'il y aura dans ma valise pour Québec, mais je sais qu'il y aura de la place pour Thoreau :)



dimanche 18 novembre 2012

Carry On

Un courrier trouvé dans ma boite au lettre la semaine dernière, après deux bonnes semaines de vacances...
Ou plutôt pas un mais LE courrier : "Confirmation de résidence permanente (...) vous devez arriver au Canada au plus tard le 6 septembre 2013"
Et voilà.
Le bout de la route. 
Ou bien le début ?
En tous cas un vrai grand soulagement, d'autant plus que cette procédures d'immigration canadienne aura au final été pour moi d'une durée plutôt correcte : 1 an et 4 mois environs entre ma DCS auprès du Québec et la CRP. 
C'est à la fois beaucoup, surtout quand on a aucune nouvelles et que le doute refait surface, mais aussi bien peu comparé aux délais que connaissent bien des candidats à l'immigration, spécialement ceux issus du Maghreb par exemple, pour qui les délais peuvent facilement être doublés, voir triplés.
Et je me considère d'autant plus chanceux que, comme l'a déjà relayé ce blog, l'immigration vers le Canada s'est depuis plusieurs mois passablement complexifiée. 
Mais c'est donc au final maintenant que tout commence réellement, comme pour un sommet qu'il faudrait  d'abord gravir pour avoir une vue plus dégagée du sommet. Une vue excitante et pleine de promesses, mais qui peut aussi donner un peu le vertige..!



samedi 8 septembre 2012

5€/mn

Ultime démarche (et dépense) avant le grand saut, la visite médicale fait suite aux Instructions de Visite Médicale (IVM). Celles-ci sont délivrées par le Service des visas parisien après réception et validation du dossier fédéral, qui aura d'abord transité par le "Bureau de réception centralisée" de Sydney, en Nouvelle-Écosse. Autant dire que plusieurs mois s'écoulent facilement entre l'envoi du dossier et la dite démarche : dans mon cas pas loin de 5 !
Une fois le précieux document reçu (par mail), il suffit de prendre rdv avec l'un des médecins agrées par CIC, ce qui n'est pas forcément si évident puisqu'ils ne sont par exemple que 11 en France à être concernés (dont 4 à Paris) :
 http://www.cic.gc.ca/dmp-md/medecins.aspx
 Mais pas la peine de se plaindre : les candidats originaires du Bhoutan n'ont le choix qu'entre deux médecins, et ceux de la République Démocratique Populaire de Corée ne disposent quant à eux pas du moindre médecin désigné.
Les choses étaient un peu plus simple pour moi puisque j'habite à 40mn de ter de Nancy et donc du cabine du Dr Grandclaude, à qui je rendis visite le surlendemain de ma réception des IVM, soit le matin du 6 septembre.

N'étant pas inquiété par un quelconque problème de santé, cette étape fut dans mon cas purement formelle, même si je manifestais du reste une certaine anxiété en apprenant que la projection de dessins-animés lors des prises de sang était réservée aux enfants...
La visite chez le médecin agrée consiste en une série d'examens de santé basiques : poids et taille, vue, ouïe, gorge, réflexes, dos....et testicules. Un questionnaire détaillé sur les antécédents ou affections médicales en cours doit également être rempli avant la visite. Ma photo d'identité (3 à rapporter) est alors agrafée sur le dossier médicale, surmontée d'un joli tampon à feuille d'érable. Le tout dura environ 1/4 d'heure, et c'est le chèque de 75€ dont je m’acquittais en sortant qui est à l'origine du titre de ce message. Car tous cela coute de l'argent, et n'est bien évidemment pas remboursée. Je suis ensuite expédié avec deux autre documents auprès d'un cabinet de radiologie et d'analyses médicales, qui enverront leurs conclusions au médecin agrée chargé de centralisé le tout pour le Service des visas. La radio pulmonaire (qui nécessite une position tout à fait ridicule et inconfortable) me coute 30€, et les analyses (prise de sang, sans dessin animé donc, et analyses d'urine) 36,18€. Soit un total de 141,18€, pour environ 1h30 de démarches trajet compris.
Reste ensuite à attendre sagement la prochaine étape décisive, soit d'ici quelques petits (?) mois la mention "décision prise" sur le dossier d'immigration, préalable à la tant attendu CRP, la Confirmation de Résidence Permanente...




 

vendredi 7 septembre 2012

Games Without Frontiers

Une fois le CSQ en poche commence la 2ème (et non moins fastidieuse) phase des démarches d'immigration. Notre patient candidat à l'exil a maintenant à préparer son dossier fédéral, c'est à dire à destination du Canada, qui a quand même son mot à dire sur qui vient ou pas s'installer dans la patrie de l'orignal et de la poutine de minuit. En théorie il s'agit principalement de vérifications d'usage concernant notamment le casier judiciaire et la santé du postulant, le Québec restant seule gestionnaire de son immigration concernant les critères économique et linguistiques. En pratique, le dit dossier fédéral se traduit quand même par une (nouvelle) jolie somme de paperasse à (re)remplir, soit un nombre intimidant de formulaires en tous genres aux noms aussi louches que IMM5620F ou IMM5406F.
 Tout est heureusement expliqué de manière très *ahem* claire sur le site de Citoyenneté & Immigration Canada : http://www.cic.gc.ca/francais/immigrer/quebec/demande-trousse.asp#bureau_visas

 Mais puisqu'une fois arrivé là le plus dur est parait-il fait, il est d'usage de remonter virilement ses manches et de se lancer avec force abnégation dans l'aventure inoubliable du dossier fédéral... Avec à la clé une nouvelle période* d'attente.

*très longue

lundi 21 mai 2012

Et après ?

Nouvelle épreuve de force majeure pour le mouvement étudiant québécois : le gouvernement Charest vient de dégainer sa "loi 78", véritable loi d'exception destinée à casser ce qui est devenu le "printemps érable" :
http://www.rue89.com/2012/05/19/quebec-une-loi-dexception-pour-casser-le-printemps-derable-232310

Les associations étudiantes, syndicales, ainsi qu'une part importante de l'opinion publique se sont indignés des répercussions de cette loi, qui remet en cause des droits fondamentaux tel que le droit de grève sous prétexte de chercher une sortie de crise...
 http://www.ledevoir.com/politique/quebec/350475/loi-78-abus-de-pouvoir

Depuis les manifestations nocturnes continuent, et un nouvel appel est, entre autre, lancé pour la journée de demain...



samedi 28 avril 2012

Wake Up

La manif est-elle est en train de devenir le nouveau sport national québécois ?
C'est en tout cas ce que laissent un peu penser les actualités, et ça n'est vraiment pas pour me déplaire par contraste avec le France suspendue à une élection présidentielle interminable et aux relents de plus en plus nauséabonds...
C'est d'ailleurs le jour du 1er tour de la dite élection qu'à eu lieu à Montréal la manifestation du "jour de la Terre", mobilisation record de plus de 250 000 personnes (!) pour la défense de l'environnement face notamment aux groupes industriels alléchés par les ressources naturelles du nord québécois.
Un article joliment illustré ici :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article24955

Et la déclaration de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)  « Nous sommes là pour un monde meilleur, pour un monde plus juste. Nous ne sommes pas certains que Plan Nord soit une bonne idée notamment pour les peuples inuits et amérindiens. Nous croyons que la terre appartient avant tout à ceux qui y habitent, et non pas seulement aux compagnies qui font de l’argent sur le dos de tous. Nous voyons la montée des gouvernements de droite partout au Canada, au Québec et ailleurs dans le monde où les débats ne se font pas, où personne n’est consulté.  Nous pensons aussi aux compagnies minières au Congo où le Canada se trouve et qui est très contesté. Nous nous demandons qu’est-ce que ça prend pour que des gens allument et que nous fassions de vrais débats sociaux. C’est une question de justice sociale, et actuellement nous remettons en question nos droits fondamentaux. »


Dans le même temps et depuis maintenant plusieurs mois, la mobilisation étudiante contre la hausse des frais de scolarité n'en finit pas de gonfler au Québec, au point même de dépasser les frontières provinciales avec un embryon de mobilisation du côté de Toronto :
http://www.pieuvre.ca/2012/04/27/le-carre-rouge-envahit-toronto/

Autant d'exemple de luttes concrètes qui font du bien à voir alors qu'ici la mécanique semble pour l'instant salement grippée...jusqu'à nouvel ordre ?



samedi 31 mars 2012

Bouquet de nerfs



Comme le prouvent déjà les sujets consacrés sur les différents forums et blogs, l'entretien au BIQ n'a rien d'une épreuve insurmontable pour peu qu'on y aille bien préparé. Selon les cas il peut même s'agir d'une simple formalité, même si l'enjeu dépasse évidemment le cadre d'un simple bavardage informatif et donne facilement son lot de sueurs froides aux candidats qui y ont droit. Le net et les forums regorgent heureusement d'informations pour se préparer au mieux et être capable de faire face à l'agent de l'immigration avec assurance et décontraction. Connaître les grandes lignes de l'Histoire et de la géographie du pays est un prérequis évident, de même que de savoir répondre de manière simple mais claire sur le pourquoi de ce projet, ses objectifs et surtout son projet professionnel. En clair avoir une bonne idée des opportunités de recherche d'emploi et d'embauche dans son secteur et selon la région choisie, voir pouvoir présenter des offres d'emplois et/ou un cv à la norme local pour mettre toutes les chances de son côté.
Dernière formalité et pas forcément des moindre : réviser son anglais, surtout si comme moi vous avez déclaré avoir une bonne maitrise orale et écrite mais que vous manquez d'entrainement et avez peur de bafouiller !

Quelques liens pratiques pour les préparatifs :

-Les "questions-types" pour l'entretien :
http://img406.imageshack.us/img406/9559/questionsentrevue.jpg

-Série documentaire sur l'Histoire du Québec, du début du 16ème siècle aux années 1990. 40 épisodes très instructifs qui valent leur près de 4 heures (!)
http://www.youtube.com/watch?v=UOP8nHwp0rY&feature=related

-Le pôle emploi local :
http://emploiquebec.net/index.asp

...et les perspectives d'emploi par domaine et région :
http://emploiquebec.net/imt/perspectives.asp


C'est donc le 19 mars que j'avais rendez-vous avec la suite (ou la conclusion..) de mon projet, sous la forme d'un entretien avec un agent de la délégation du Québec située rue de la Boétie à Paris.
Les 3 derniers jours ont été l'objet d'intenses séances de révisions et d'ultimes préparatifs afin de parer à toutes les éventualités dans les 2 langues si possible, et c'est sur-motivé mais pas mal stressé que j'avale mon café avant d'aller prendre le tgv à destination de la gare de l'Est. Par chance le lieu de rdv ne se trouve qu'à une vingtaine de mn de métro, ce qui est toujours bon à prendre quand on est 1/un provincial profond 2/doté d'un sens de l'orientation laissant perplexe la Science 3/en train se se répéter en boucle mentalement les valeurs de la société québécoise en anglais.
Après un départ dans le mauvais sens rue de la Boétie (chassez le naturel...), me voilà donc devant ce fameux bâtiment finalement bien quelconque, si ce n'est le fleurdelisé qui flotte sur sa façade. Ouf, j'y suis. Avec presque une heure 1/2 d'avance, le temps de repérer un café pour souffler un peu (et pour d'ultimes révisions tant qu'à faire).
Une fois introduit par le portier, je reste une petite dizaine de minutes dans la salle d'attente devant une vidéo de présentation muette avant qu'une agente ne demande mon nom....Ça y est !
Une fois les présentations d'usage faites (la conseillère qui me fait face est née à Paris mais à vécu au Québec, comme en témoigne son accent), je suis informé du déroulement de l'entretien (que je connais depuis longtemps !) et interrogé dans la foulée sur mon projet... Le ton est loin d'être aussi formel que je l'imaginais, ce qui diminue agréablement ma nervosité et me fait même me demander quand commencera le vrai entretien (!). Je dégaine ensuite mes premiers documents de la précieuse pochette qui m'accompagne : diplômes, et notes de DUT. S'en suit une rapide discussion sur mon niveau d'études, sa correspondance (approximative) au Québec et mes expériences de travail. Mais avant.... "Vous avez dit avoir un niveau correct en anglais, on va tester ça" Petit sourire crispé, même si je ne suis pas débutant je crains depuis le début de me planter à ce niveau là par manque d'habitude... Je suis donc interrogé dans la langue de Will Self sur mes motivations d'immigrer, question à laquelle je me suis préparé 100 fois mais qui parait moins évidente en conditions réelles et face à une conseillère qui n'hésite pas à me couper.
Je me trouve honnêtement assez faiblard mais..."c'est bien." me répond elle finalement !
Gros soulagement. La suite est surtout consacrée à mes expériences de travail (attestations de travail et fiches de paie à présenter) et opportunités d'emploi sur place, toujours de façon plutôt décontractée même si je sais bien que mes réponses sont "filtrées" par le logiciel chargé de les transformer en points et de délivrer le verdict final. Il n'empêche que la discussion est naturelle et presque légère, et j'en profite pour assurer mes arrières en présentant les 3 offres d'emploi intéressantes trouvées ces dernières semaines, ainsi que mon cv arrangé à la mode québecoise.
Après ça la discussion va un peu dans tous les sens, des écrivains et librairies du Québec (mon domaine de travail) aux profils les plus étonnants que mon interlocutrice ait eu à traiter (un danseur nu). Quelques secondes de tapotages sur son clavier et "C'est bon, je vous accepte". Quelques mots tout bêtes qui provoquent une joie intense et déchargent instantanément d'un sacré fardeau ! "Je pense qu'il faut aussi qu'on ait des artistes, des poètes, des cérébraux, et pas que des ingénieurs et des techniciens" me glisse-t-elle avant de prendre congés. " J'ose "...et des libraires" :)
Munis de mon précieux document en double exemplaires et de mon guide "Apprendre le Québec", je quitte le bâtiment avec une sacrée sensation d'euphorie et du mal à réaliser pleinement. Il n'y a plus désormais de véritable obstacle à surmonter, je peux enfin savoir ou je vais après des mois d'incertitude.

Please, please, please, let me get what i want

L'envoi de la demande de Certificat de Sélection représente un vrai soulagement, puisque cela formalise un projet qui n'était jusque là que "virtuel", et pourtant déjà débattu, rêvé, disséqué et analysé durant de longs mois (plus d'un an 1/2 pour moi).
Mais c'est aussi et surtout le début d'une longue attente (sauf dossier prioritaire...) avant que le bureau de l'immigration ne daigne s'occuper du dit dossier, ce qui se traduisit notamment dans mon cas par près de 6 mois de flottement et d'incertitude avant de recevoir enfin un accusé de réception par courrier ainsi que le prélèvement des frais associé, signe que les choses sérieuses allaient commencer.
Presque 6 mois donc à imaginer des scénarios plus ou moins apocalyptiques (l'attente rend un petit peu paranoïaque, oui) et donc à flotter en plein flou concernant les prochaines années de sa vie. C'est dire si l'AR et le paiement des frais de CSQ représente une sorte de Noël avant l'heure, plongeant le candidat à l'immigration dans un bref mais profond état de béatitude. État bientôt troublé par l'évocation de la suite des opérations : soit obtention directe du CSQ, soit la redoutée étape de l'entretien au Bureau de l'immigration parisien (BIQ) comme étape préalable à son obtention.
C'est pour ma part 2 mois après le début du traitement de mon dossier que je recevais par mail ma convocation à un entretien à la date du 19/03. Un mois 1/2 pour réviser, hanter les sujets dédiés sur les forums, se préparer à l'échéance aussi bien que possible. Et commencer doucement à stresser.

dimanche 25 mars 2012

Chamboultou

Sale temps pour les prétendants à l'immigration québécoise : les modalités d'obtention du CSQ évoluent vite depuis quelques mois, ce qui me conforte d'autant plus d'avoir fait le nécessaire à temps.
On sait ainsi que depuis décembre 2011 des tests de compétences linguistiques doivent obligatoirement être passés afin de prouver les niveaux de langues. (Et oui, même les français doivent passer des tests de français !) Avant cette date et donc dans mon cas, le candidat jaugeait lui-même ses capacités à l'oral et à l'écrit, et c'est lors de l'entretien que le niveau stipulé était jugé.
On peut imaginer que cette formalité en plus vise justement à fluidifier la procédure pour les agents surchargés de dossiers, mais le passage de ces 2 tests représente aussi un véritable filtre supplémentaire, puisque les sessions (TEF pour le français, TEFL ou TOEIC pour l'anglais) sont bien sûr payantes, et pas forcément régulières selon le lieu de résidence...

Deuxième mauvaise nouvelle tombée il y a quelques jours (la dernière, promis) : le cout du CSQ lui-même. Le gouvernement Charest (qui finira par avoir sa catégorie dédiée ici) a décidé d'une hausse tarifaire de celui-ci de....85 % !
On passe donc dès le 1er avril 2012 de 406$CA (306€) à 750$CA (566€), une augmentation plus que symbolique et qui risque surtout d'être douloureuse pour les candidats originaires de pays à plus faible niveau de vie...
Pour positiver quand même, cette hausse devrait normalement permettre de «financer l'embauche d'employés supplémentaires par le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles» et pourrait donc signifier à terme un traitement plus rapide (ou moins lent) des demandes.
Un peu comme pour les albums des Red Hot Chilli Peppers et Star Wars, on pourra bientôt dire qu'immigrer au Québec, c'était mieux avant.

samedi 24 mars 2012

Jeunesse sonique, tu dors (en cage)

Ça chauffe pas mal au pays du pâté chinois et de l'accommodement raisonnable ces jours ci.
Alors que la température atteint des records historiques pour la saison (26° à Montréal le 21/03), les étudiants québécois ont réussi le tour de force de réunir près de 300 000 personnes lors d'une "manifestation monstre" (c'est Radio Canada qui le dit) contre l'augmentation des frais de scolarité* voulue par le gouvernement libéral de Jean Charest. Du jamais vu depuis les protestations contre l'invasion de l'Irak.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201203/22/01-4508423-impressionnant.php
Gouvernement attaché à renflouer les caisses de l'État sans se préoccuper, ou si peu, des conséquences, ministres sourds à la contestation qui gronde...il y a comme un écho familier de l'autre côté de l'Atlantique.
http://youtu.be/9CgD442YFRQ
* +325$CA/245€ par an, soit une hausse de 1625$CA/1227€ d'ici 2017. Les droits de scolarité avoisinent actuellement 2200$CA/1160€.


vendredi 23 mars 2012

Slow Riot for New Zero Kanada 2/

Notre fort sympathique candidat est maintenant prêt à affronter les rigueurs de la procédure d'immigration : déterminé à mener à bien son projet et confortablement engoncé dans sa chemise à carreaux acheté 39,95 $CA chez Urban Outfitters rue St-Denis à Montréal, il sait dorénavant différencier SAQ et SAAQ et ne jure plus que par la DCSQ.

La Demande de Certificat de Sélection du Québec donc.
Car comme nous l'apprend fort judicieusement le site de Citoyenneté et Immigration Canada : "En vertu de l’Accord Canada-Québec, le Québec peut établir ses propres exigences en matière d’immigration et sélectionner des immigrants qui s’adapteront bien au style de vie dans cette province. Si vous souhaitez venir au Canada à titre de travailleur qualifié du Québec, vous devez d’abord présenter au gouvernement de cette province une demande de Certificat de sélection du Québec (CSQ)."
En pratique, il s'agit là de partir courageusement à la chasse à d'antiques documents disparus ou dormant dans le meilleur des cas dans de sombres et inquiétants recoins (c'est selon votre aptitude à ranger/classer/conserver les dits documents). Je passerais sur le détail des artefacts plus ou moins exotiques demandés, le site officiel fait ça bien mieux que moi : http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/biq/paris/dcs-travailleurs/index.html
(Ou comment se rendre compte qu'un relevé de notes de 4ème2 pouvait finalement avoir un jour une utilité insoupçonnée.)
Si tout se passe bien, notre candidat toujours aussi sympathique mais rendu passablement nerveux par sa recherche fébrile de son certificat de recensement "que j'étais sûr d'avoir vu là, l'autre fois", se retrouvera avec un dossier relativement, voir franchement épais, qu'il n'aura plus qu'à envoyer à la direction de l'immigration économique de Montréal (depuis mars 2012, pour moi il s'agissait encore du bureau de Paris). Non sans avoir fait "certifié conforme" les dits documents auprès d'une personne assermentée, ce qui peut vite se révéler cocasse pour peu que vous présentiez plus de 3 kilos de papiers à un fonctionnaire de mairie qui n'en demandait pas tant. Mon propre dossier étant (relativement) léger, cela a été fait en direct mais vu qu'il s'agit d'une chouette panoplie de tampons à apposer il est probable d'avoir à déposer ces papiers en mairie, d'autant plus pour un dossier plus conséquent.
A moins d'un dossier prioritaire pour les professions en demande, la première (très) longue attente commence alors, avant d'avoir une confirmation de réception suivie soit du tant convoité certificat de sélection, soit d'un entretien en vue de son obtention...








Slow Riot for New Zero Kanada 1/

Et donc un beau jour on décide de se lancer. Enfin.
Faire le plein de connaissances sur le projet est évidemment indispensable, et les forums sont bien utiles pour ça : la sympathique communauté Cymico par exemple http://immigration.cymico.ca/forum/index.php. L'occasion de lire des témoignages en tous genre, plus ou moins exaltés, de la part d'arrivants récents ou plus anciens, mais aussi et surtout de découvrir l'univers bizarre et bigarré de l'immigration québécoise, avec ces sigles exotiques (CSQ, BIQ, RP...) et ses délais à rallonge. La faute à un nombre de demande à la hausse, mais aussi semble-t-il à un gouvernement fédéral qui aurait plutôt tendance à réduire les couts (et donc le personnel) pour ce qui est des fonctionnaires chargés de traiter ce prodigieux volume de dossiers.
A lire à ce propos : "Immigration au Canada : veuillez patienter"
http://www.cyberpresse.ca/actualites/201202/27/01-4500090-immigration-au-canada-veuillez-patienter.php

Autre étape qui parait plus que judicieuse à ce niveau : un séjour sur place. Même si la pratique est courante, il me semblait pour ma part un peu incongrue de me lancer dans un tel chantier au long court sans savoir un peu plus précisément ou je mettrais les pieds, et ce faisant si je le souhaitait toujours autant à mon retour. Ce qui se concrétisa par un voyage d'une semaine à Montréal puis Québec à la mi-janvier 2010, histoire d'expérimenter un peu la vie sur place et d'échanger avec les (charmants) autochtones. Et en hiver s'il vous plait, pour savoir si le fameux froid canadien est bien une réalité (oui oui ça l'est).
Bien sûr une expérience d'aussi courte durée aura forcément un potentiel d'immersion limité, mais à le grand mérite de permettre de constater par soi même certaines choses qu'on est tenté d'oublier un peu vite, porté par les images idylliques (et un poil clichées) que tout un chacun a en tête à ce stade de l'aventure.
Ce séjour est également payant pour les démarches à venir, lorsqu'il vous sera demandé la date et la durée d'éventuels voyages au Québec (et au Québec seulement !).

mardi 20 mars 2012

De l'immigration en Amérique

L'origine de ce blog, et donc de l'idée un peu folle qui en est à l'origine, remonte à déjà un bon moment, plus de deux ans et demi en fait. Entre ce petit document publicitaire entrevu dans un cinéma de l'Est de la France, l'intense réflexion sur cet ailleurs si intriguant, et le début des démarches concrètes d'immigration, il y eut pour ainsi dire plusieurs vies.
Des recherches d'informations jusqu'au petit matin, des découvertes palpitantes, mais aussi d'innombrables remises en questions, des espérances détruites, puis reconstruites. Je suppose qu'on ne prend pas la décision de partir vivre ailleurs sans passer par de nombreuses phases plus ou moins évidentes à gérer émotionnellement, et c'est sans doute mieux comme ça.
L'objet de ce blog sera donc parfois de servir d'exutoire à ces états d'âme d'expatrié en devenir, mais aussi et surtout d'illustrer mon parcours sur le chemin de la Belle Province, afin de pouvoir servir de repère, et peut être d'inspiration à ceux qui seraient tentés par l'aventure.
Qu'on me pardonne d'avance le caractère parfois trop lyrique ou au contraire trop terre à terre des écrits à venir, mais c'est que comme tout projet d'envergure, celui-ci requiert lui aussi un alliage plus ou moins subtil de ces deux qualités.