dimanche 30 décembre 2012

Pourquoi ?


Oui, pourquoi ? C'est LA question rituelle qui reviendra bien des fois aux oreilles du candidat à l'immigration, avant et après son départ.
Question légitime, sans doute. Qu'on peut agrémenter au choix par : "pour faire quoi ?", "pourquoi à [entrer la destination choisie] ?", sans oublier les arguments liés au degré de chauvinitude de l'interlocuteur concernant la qualité de vie française, le système de protection sociale ou même la gastronomie. Ce qui mène fatalement au revers supposé des dits arguments, soit pêle-mêle et concernant le Canada/Québec, l'ultra-consumérisme, le climat himalayen et la bouffe sensément infecte.
Des idées souvent un brin outrancières, mais qui additionnées au fait de s'en aller pour une durée indéfinie en laissant famille, amis, boulot et cie derrière soit, appellent quand même bien une réponse, ou un début de réponse à défaut.
Parce que des raisons de s'en aller tenter quelque chose ailleurs, il y en a surement autant que d'immigrants, et que ces même raisons peuvent elles-même évoluer avec le temps, et sont finalement souvent peu évidentes à formuler... Partagé entre pas mal d'explications  plus ou moins obscures, j'ai moi même un peu de mal à répondre clairement à la dite question, si ce n'est par un "et pourquoi pas ?" pas si loin de la vérité.
S'en aller voir comment ça marche (ou pas) ailleurs, découvrir, essayer, expérimenter, respirer autre chose, se perdre dans des endroits inconnus...et pourquoi pas ?
Mais le mieux est peut être encore de laisser la parole a d'autres qui ont bien mieux exprimé cette envie de voir ailleurs si j'y suis :

"Dans 20 ans, tu seras plus déçu par les choses que tu n'auras pas faites que par celles que tu auras faites. Alors largue les amarres, sors du port, attrape les alizés dans tes voiles. Explore. Rêve. Découvre".
Mark Twain

et aussi, surtout, Henry David Thoreau, auteur de l'indispensable "Walden ou la vie dans les bois" (1854) :

"[...] je voulais vivre suivant mûre réflexion, n’affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu’elle avait à enseigner, non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n’avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, la vie est si chère ; plus que ne voulais pratiquer la résignation, s’il n’était tout à fait nécessaire. Ce qu’il me fallait, c’était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, la réduire à sa plus simple expression […]"

Je ne sais pas encore exactement tous ce qu'il y aura dans ma valise pour Québec, mais je sais qu'il y aura de la place pour Thoreau :)